La vigne est mondial
Implantation de vignes : phénomène mondial
Sous toutes les latitudes, une furieuse envie de planter des vignes s’est emparée des habitants de cette planète. Le vignoble chinois est désormais le deuxième au monde, avec 800 000 hectares, derrière l’Espagne (1 020 000 ha) et juste devant la France (790 000 ha).
Sous toutes les latitudes, une furieuse envie de planter des vignes s’est emparée des habitants de cette planète. Le vignoble chinois est désormais le deuxième au monde, avec 800 000 hectares, derrière l’Espagne (1 020 000 ha) et juste devant la France (790 000 ha).
Mais une partie de ce vignoble est tournée vers la production de raisins de table, frais ou secs, et la Chine n’est que le cinquième producteur de vin au monde et aussi le cinquième consommateur avec un peu moins de deux bouteilles par habitant, en moyenne, s’entend.
LA CONSOMMATION DE VIN PROGRESSE DE 5% PAR AN EN CHINE
Que le cinquième, me surprends-je à écrire, alors qu’il ne s’en buvait quasiment pas une goutte à la mort de Mao et que la consommation y progresse d’environ 5 % par an.
Dans nos vieux pays d’Europe, elle y baisse environ d’autant chaque année. Précision : la Chine préfère le vin rouge dont elle est le premier consommateur au monde !
Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir ses hommes d’affaires acheter des domaines viticoles en France et ce n’est pas par hasard que Moët Hennessy Estates and Wines, sous la houlette éclairée de Jean-Guillaume Prats, élevé à la bonne école de Cos d’Estournel, tente de produire un grand vin rouge au Tibet.
Ailleurs, à la faveur du réchauffement climatique, la vigne effectue son retour après les frimas du Petit âge glaciaire. C’est le cas en Angleterre où 500 viticulteurs, parmi lesquels Sa Majesté la reine, produisent 50 000 hectolitres sur 2 000 ha de vignoble : une petite larme de rien du tout dans les 13 millions d’hectolitres engloutis par nos chers voisins.
Mais demain, Même cas de figure au Danemark où quelques dizaines de vignerons produisent 250 000 bouteilles, alors que les Danois, peuple éminemment civilisé épargné par le monopole d’État des pays puritains, en boivent 270 millions !
ENGOUEMENT POUR LA VITICULTURE
Dans beaucoup d’autres contrées, aucun cep n’avait jamais été planté. Le principal facteur d’essor de la viticulture en est l’engouement qui se généralise pour le vin et pour les produits locaux. Les progrès techniques (encépagement, modes de conduite, méthodes de vinication et d’élevage) ont permis de surmonter les obstacles liés à l’environnement : climats trop secs ou trop humides, trop froids ou trop chauds, sols hydromorphes. Citons l’Inde, le Brésil tropical, le Québec, Tahiti, etc.
L’une des plus surprenantes terres pionnières de la viticulture est Hokkaido, l’île septentrionale du Japon où règne un climat quasi sibérien. À Yoichi, sur les versants les mieux exposés au soleil et les plus abrités du vent du nord et de la pluie, œuvrent avec acharnement des vignerons passionnés.
Dans ce terroir improbable, dominent des cépages issus de savants croisements d’hier et d’aujourd’hui : le seyval, le vidal, le maréchal Foch, le kerner, l’oberlin, etc. En toute sincérité, les résultats manquent souvent un peu de justesse et de netteté.
Certains vignerons tentent de sortir de la facilité et plantent des cépages rhénans, comme le riesling, qui donnent parfois de beaux résultats. Il serait sans doute judicieux d’y essayer le melon de Bourgogne (Muscadet) qui résiste bien à l’humidité et à la fraîcheur. Rendez-vous dans vingt ans.
La Chine, deuxième vignoble mondial devant la France ?
Huitième producteur de vin au monde, la Chine serait devenue en 2014 le deuxième vignoble mondial avec près de 800.000 hectares derrière l’Espagne et devant la France, d’après l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
La taille du vignoble chinois croît à très grande vitesse. Alors qu’il représentait moins de 4% des vignes mondiales en 2000, le vignoble chinois compterait aujourd’hui pour près de 11%, selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), même si sa production de vin maintient encore la Chine au 8e rang mondial, loin derrière des acteurs plus classiques.
« Il faudra encore que ces chiffres soient confirmés » nuance le directeur général de l’OIV Jean-Marie Aurand, qui fait valoir également que la destination finale du raisin récolté reste à préciser entre vin, raisins secs, raisin de table.
« Cependant les variétés plantées laissent penser qu’elles sont bien destinées à la vinification » reprend-il, énumérant : « cabernet, sauvignon, merlot, syrah… des variétés internationales qu’on retrouve partout » précise-t-il, fournies par les pépiniéristes du monde entier, dont la France.
Selon Jean-Marie Aurand, les vignes se sont surtout développées dans les régions historiquement productrices du pays, le Hebei autour de Pékin et le Shandong, la riche province agricole de l’est, mais aussi dans deux nouvelles provinces, le Ningxia et le Sichuan.
« Ce sont des plantations de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’hectares effectuées avec des capitaux chinois, mais qui ont recours à une expertise étrangère de viticulteurs et d’oeonologues venus d’Australie, des Etats-Unis, d’Espagne, de France et d’Italie ».
Réciproquement, note Jean-Marie Aurand, beaucoup de jeunes Chinois vont se former à l’étranger et la Chine développe ses propres centres de formation aux métiers de la vigne et du vin.
L’Espagne reste largement en tête pour les surfaces de vignes cultivées avec plus d’un million d’hectares (1,021 million) devant la France (792.000 ha) et l’Italie (690.000).
L’UNION EUROPÉENNE PERD 94.000 HECTARES DE VIGNES PAR AN
C’est en Chine et en Amérique du Sud principalement que les vignobles continuent de croître, note l’OIV dans sa présentation. En revanche l’Union européenne continue de réduire ses surfaces qui atteignent 3,4 millions d’hectares (soit un recul de 21.000 ha).
Entre 2008 et 2011, l’Union européenne avait adopté un plan de régulation du potentiel de production qui l’a amenée à diminuer de 94.000 ha en moyenne chaque année la surface de ses vignobles.
Ces deux dernières années ce sont principalement l’Italie et le Portugal qui ont poursuivi cet effort avec des baisses respectives de moins 15.000 et moins 5.000 ha par an.
Mais la France, qui a perdu près de 10% de ses surfaces en dix ans, conserve son rang de premier producteur mondial de vin avec 47 millions d’hectolitres en 2014.
Elle devance l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis, qui sont pour la troisième année consécutive les premiers consommateurs de vins au monde avec 30 millions d’hectolitres en 2014.
« 80% DU VIN CONSOMMÉ EN CHINE EST PRODUIT LOCALEMENT »
Les Etats-Unis qui ont produit 22 millions d’hectolitres en 2014 en exportent environ 4 millions et en importent un peu plus de 10 millions. « Ils sont encore loin de la France ou de l’Italie pour la consommation par tête, mais celle-ci augmente et surtout le nombre de consommateurs s’accroît ».
Quant au marché chinois, « il subsiste une grande inconnue sur son équilibre entre importations et production et une grande difficulté d’appréciation de la consommation de vin » reprend Jean-Marie Aurand.
Les importations se sont légèrement tassées ces deux dernières années note-t-il, en partie sous l’effet de la politique anti-bling bling imposée aux cadres du régime, qui a frappé de plein fouet les grands vins de Bordeaux et les Cognac mais peu affecter, par rebond, des vins plus modestes.
Mais, rappelle-t-il, « 80% du vin consommé en Chine est produit localement. Sur les 20% importés, 10% viennent de France – principalement grands vins et champagne » détaille l’expert.
Une tendance apparait certaine d’une année sur l’autre, souligne-t-il encore, c’est « l’internationalisation du marché du vin » dont les exportations/importations ont atteint en 2014 104 millions d’hectolitres (+2%). « Il y a 10 ans, un quart des vins consommés dans le monde étaient importés contre 43% aujourd’hui. Soit une bouteille sur dix venue d’ailleurs, contre deux sur cinq aujourd »hui ».
L’ESPAGNE PREMIER EXPORTATEUR MONDIAL DE VIN
En 2014, 104 millions d’hl (hectolitres) de vin ont été exportés à travers le monde soit une hausse de 2,5% en un an, principalement au bénéfice de l’Espagne (+22% en volumes), premier exportateur mondial devant l’Italie et la France.
Le Chili et l’Australie sont respectivement les 4e et 5e exportateurs mondiaux.
La consommation a elle accusé un léger recul, estimée à 240 millions d’hectolitres pour 2014 (soit -2,4 millions d’hl), les Etats-Unis étant les premiers consommateurs au monde.
Sources : AFP / www.larvf.com
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